La cigarette électronique recommandée par l’Institut National du Cancer ?

Si le débat fait rage depuis maintenant plus de dix ans quant à l’efficacité de la cigarette électronique et ses éventuels dangers, l’opinion semble peu à peu évoluer. C’est du moins le cas du côté de l’Institut National du Cancer, qui dans son dernier spot présente cette solution comme un outil d’aide au sevrage en vue d’un arrêt total du tabac.

Il s’agit là d’une petite révolution, la cigarette électronique faisant jusqu’alors l’objet de trop de questionnements pour être officiellement conseillée par des organismes tels que l’Institut National du Cancer.

Vapoter « dans la perspective de l’arrêt définitif du tabac »

Attention toutefois, l’organisme ne se lance pas dans la promotion de la cigarette électronique. Si elle peut effectivement aider certains fumeurs à en finir avec le tabac, la vapoteuse ne doit pas être considérée comme une alternative, une nouvelle façon de fumer, mais comme un moyen de faire la transition entre le tabagisme et l’arrêt définitif de la cigarette classique, insiste l’Institut.

« Sans tabac, sans fumée et sans combustion, elle doit être utilisée dans la perspective de l’arrêt définitif du tabac » souligne le spot de sensibilisation.

Cette campagne vise avant tout à sensibiliser les fumeurs au risque accru de cancer engendré par le tabagisme et à l’importance d’en finir avec le tabac suffisamment tôt pour en atténuer les dévastateurs effets. L’Institut rappelle qu’un fumeur qui arrête le tabac avant ses 35 ans peut espérer avoir la même espérance de vie qu’un non-fumeur.

La cigarette électronique est-elle sans danger pour la santé ?

De plus en plus d’études tendent à prouver que la cigarette électronique ne favorise pas l’apparition de cancers. Si les chercheurs manquent de recul pour évaluer les dangers à long-terme de la cigarette électronique, il apparaît de plus en plus évident que la vapoteuse est moins dangereuse que la cigarette pour la santé. De là à la recommander, l’Institut du Cancer ne va pas aussi loin, considérant seulement la vapoteuse comme une aide, à l’instar des patchs et autres solutions permettant de faciliter le sevrage.

6% des Français utilisent la cigarette électronique au quotidien selon l’Institut national du Cancer. Un usage qui pourrait avoir eu un impact, à l’instar de l’augmentation du prix du tabac, sur le léger recul du tabagisme en France.

La cigarette électronique n’est à l’heure actuelle pas considérée de manière officielle comme un outil d’aide au sevrage tabagique, en raison du manque d’évaluation de son efficacité et de son innocuité. Toutefois, le Haut conseil de santé public estime que la cigarette électronique « peut être considérée comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs » par les professionnels de la santé.  En outre, « la Haute Autorité de santé (HAS) considère que, du fait de sa toxicité beaucoup moins forte qu’une cigarette, son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui souhaite s’arrêter de fumer ne doit pas être découragée » lit-on en effet sur le site de l’Institut National du Cancer. Et de recommander « d’informer, sans en faire la publicité, les professionnels de la santé et les fumeurs que la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac et un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif« .