Un risque de cancer 250 moins élevé avec la vapoteuse ?

Les études sur la cigarette électronique et son impact sur la santé se succèdent, et bien que nous manquions cruellement de recul pour en connaître véritablement les effets sur le long-terme, toutes tendent à prouver une chose de manière unanime : la cigarette électronique est moins dangereuse que le tabac. Reste à déterminer dans quelle mesure et si cette affirmation est toujours valable après des années passées à vapoter.

Un risque de cancer 250 moins élevé avec la vapoteuse

Si l’on peut lire sur les paquets de cigarettes que 9 cancers du poumon sur 10 sont provoqués par le tabac, le risque de cancer avec la vapoteuse est bien moindre. Une récente étude menée par le chercheur Edwards Stephens de l’université écossaise St Andrews est parvenue à la conclusion que les émissions de cigarette électronique comportaient un risque inférieur à 1% du risque représenté par la cigarette classique.

Vapoter représenterait 250 fois moins de risque de développer un cancer que la cigarette traditionnelle.

Cette recherche s’est basée sur la comparaison des émissions d’une cigarette classique par rapport à celles d’une vapoteuse. Toutefois, les émissions d’une cigarette électronique peuvent varier en fonction de l’utilisation qui en est faite, du matériel utilisé et des produits utilisés. Edwards Stephens estime d’ailleurs que les utilisateurs de la cigarette électronique devraient être mieux informés quant à la façon dont ils doivent utiliser leur matériel.

Vapoteuse vs tabac chauffé

Le chercheur britannique a également fait des comparaisons avec le tabac chauffé, qui, s’il est effectivement moins dangereux qu’une cigarette classique, l’est toutefois bien plus qu’une cigarette électronique. Le risque de dépendance serait en outre décuplé avec le tabac chauffé, ainsi que le soulignait récemment le professeur Dautzenberg, praticien au sein de l’Hôpital de la Salpêtrière à Paris. La comparaison a aussi été faite avec un inhalateur de nicotine vendu en pharmacie.

Des cancérigènes presque indécelables

Toute l’étude est basée sur des estimations, les chercheurs ne disposant pas de suffisamment de recul ni de données pour mesurer de façon empirique les effets de la cigarette électronique.

Le 1.3 butadiene et l’acrylonitrile, les deux cancérigènes les plus importants contenus dans les cigarettes classiques (ils représentent à eux seuls plus de 75% du risque cancérigène de la cigarette), ne sont pas émis par la vapeur de la cigarette électronique.

Toutefois, c’est la présence de formaldéhyde et de cadmium qui laisse le doute planer sur la potentielle dangerosité de la cigarette électronique. Le cadmium représente un véritable risque, cependant les mesures réalisées par le chercheur écossais, ont soit révélé un taux proche de l’indétectable, soit n’en contenaient pas du tout.

Quant au formaldéhyde, là encore, les différentes études menées pour en détecter la présence mènent à des conclusions différentes. Certaines ont conclu à un niveau plus élevé que celui d’une cigarette classique, d’autres situent ce taux plus proche de celui des inhalateurs de nicotine.

Des études prématurées ?

En bref, et comme le résume le professeur grec Konstantinos Farsalinos sur son blog, il est évident que nous manquons encore de matière pour pouvoir tirer de véritables conclusions. S’il juge la démarche intéressante, il y voit un exercice prématuré au vu du manque de données dont nous disposons sur les émissions de la cigarette électronique et de leurs conséquences sur la santé des vapoteurs.

Toutefois selon lui, les résultats se révéleraient moins importants encore avec des valeurs réelles et non de simples estimations. « Je suis convaincu que, même si nous avions ces données, les estimations de risque de cancer dû à la e-cigarette serait moins élevé que 1% des risques engendrés par la cigarette classique » écrit-il sur son site.

Bien des études et bien des années seront encore nécessaires pour mesurer tous les impacts de la cigarette électronique. Mais il apparaît déjà plus qu’évident que le risque est, quoi qu’il en soit, bien moins élevé avec la vapoteuse qu’avec la cigarette classique.